Il n’est pas un mystère que la sexualité reste entourée de tabous et de stéréotypes. Les déconstruire, c’est ouvrir la voie vers une sexualité plus consciente et épanouissante ! Toutefois, il est important de souligner qu’on pense savoir aujourd’hui des choses en tant que sexologues, qui nous amènent nous positionner d’une certaine manière. Mais il y a 50 on disait autre chose, et dans 5 ans, qui sait ? Et si on était dans une autre culture, on dirait probablement autre chose aussi. Tout ce qu’on peut dire, c’est ce qu’on pense avec nos repères de sexologue, en Suisse en 2025. Donc voici trois mythes encore très répandus que nous avons déconstruits sur la base de nos références :
- « S’il n’a pas d’érection, ça veut dire que je ne lui plais pas assez. »
 
Ce n’est pas toujours vrai ! L’érection est un phénomène complexe influencé par de nombreux facteurs : émotions, niveau de stress, état corporel, consommation de substances, fatigue, etc. L’absence d’érection ne signifie donc pas nécessairement un manque d’attirance pour la personne en face. Elle peut simplement refléter un ensemble d’influences physiques et psychiques dont l’attirance n’est qu’une composante parmi d’autres.
- « La masturbation est un signe d’insatisfaction ou de solitude. »
 
Pas forcément ! L’autoérotisme est un moment d’intimité précieux avec soi-même, indépendamment de la présence d’un·e partenaire dans sa vie. Se masturber permet de mieux connaître son corps, d’explorer ses sensations et de découvrir ce qui procure du plaisir ou non.
- « Le rapport sexuel doit toujours se terminer par un orgasme. »
 
Ce n’est pas une règle ! De la même manière qu’un orgasme n’est pas synonyme d’un rapport satisfaisant, son absence ne veut pas dire le contraire. Le plaisir sexuel ne se réduit pas à un point culminant : il s’agit d’une expérience globale, influencée par de multiples facteurs internes et externes. On peut vivre un moment intense et joyeux sans forcément “atteindre” l’orgasme.
La sexualité n’a pas à être une performance parfaite, mais un espace de plaisir partagé entre les personnes impliquées. Nous ne sommes pas des machines programmées pour réussir à chaque fois. Il peut arriver de rencontrer des difficultés. Si elles persistent, une consultation peut aider à mieux les comprendre et les dépasser.
Pamela Piazzoli, Psychologue FSP (consultations de sexologie, le samedi après-midi à Morges)
