Au début d’une relation amoureuse, tout semble facile. Plus la relation s’installe, plus
l’apprentissage des différences commence. Pour les auteurs du livre qui vient de paraître aux
Editions de l’Homme (« Amoureux et heureux malgré nos différences », F. St Père, F. Duval,
www.editions-homme.com), l’incompréhension devant ces différences individuelles est à l’origine
des conflits et des divorces dans 80% des cas.
Nous les thérapeutes de couple sommes souvent témoins de beaucoup de bonne volonté dans
l’exercice de composer avec les disparités, limites et vulnérabilités de l’autre. Quand c’est plus
difficile, le thérapeute aidera à approfondir la connaissance de soi, savoir qui l’on est et d’où l’on
vient, pour ensuite réussir davantage à rencontrer l’autre.
Quelles sont ces différences si difficiles à apprivoiser ? Les auteurs pointent le niveau d’activité,
soit la capacité à rester tranquille versus l’envie de bouger sans arrêt; la rythmicité des fonctions
biologiques, c’est-à-dire les horloges de chacun pour ce qui est de manger, dormir, travailler, etc.;
la réaction d’approche ou de retrait devant de nouveaux stimuli, soit notre réticence ou notre élan
face à des expériences inédites; le degré d’adaptabilité, ou notre capacité à apprivoiser la
nouveauté; le seuil de tolérance, ou comment on supporte les petits désagrément du quotidien;
l’intensité des réactions émotionnelles, certains étant très vite activés alors que d’autres très peu;
la qualité de l’humeur; la persévérance et la concentration. Certes, nous pouvons tous faire preuve
de bonne volonté pour arrondir les angles… sauf que, pour bien de ces différences, la marge de
manœuvre est faible, voire nulle.
Quelles seraient alors les « bonnes attitudes » que l’ouvrage propose afin d’aller vers une relation
davantage fondée sur la compassion, l’acceptation, la confiance et la complicité ?
Parmi les dix leviers d’une bonne conjugalité, il est utile d’exprimer ses besoins ou déceptions
avec douceur. Ensuite, pouvoir accepter de changer d’opinion de temps à autre. Avoir une bonne
écoute et une attitude compréhensive, faire preuve de respect mutuel et pouvoir rassurer l’autre. Il
est bon également de repérer les vrais enjeux du discours de l’autre, en l’accompagnant au-delà du
discours de surface. Mettre l’accent sur les qualités de l’autre, lui offrir son soutien et avoir des
objectifs communs comptent encore au nombre des dix bonnes attitudes à développer pour huiler
la relation. Mais le dernier levier se distingue : s’intéresser à l’univers de l’autre !!!
Sans oublier la phrase miracle, celle qui, prononcée avec un sourire des yeux, efface toutes les
différences et apaise toutes les tensions : “Viens dans mes bras !”
Lara Pinna, thérapeute de couple et sexologue