Une métaphore intéressante

La métaphore de l’alpiniste

La métaphore est un procédé de langage qui rend concret une notion plus abstraite. Son avantage est de créer une image mentale de ce dont on parle. Selon les études, notre cerveau comprend mieux un concept avec une image qu’avec un texte. En sexothérapie, il m’arrive régulièrement d’utiliser des métaphores avec mes patients afin de les aider à mieux comprendre certains concepts sexologiques. La métaphore de l’alpiniste en est un bon exemple. Dans le cas de l’éjaculation rapide, l’importance des préliminaires est notoire, alors que la croyance voudrait qu’il faudrait peu ou pas en pratiquer afin d’éviter d’être encore plus excité au moment de la pénétration. Il  s’avère que suivre cette croyance augmente la probabilité d’éjaculer rapidement après la pénétration. Pour mieux gérer son excitation, il vaut mieux passer un minimum de temps de préliminaires, ceux-ci permettant au corps de s’adapter petit à petit aux stimulations sexuelles, notamment sur le pénis. Ainsi, la pénétration ne constituera qu’une étape supplémentaire dans le processus d’adaptation aux stimuli sexuels.

L’alpiniste qui se projette à gravir des sommets, notamment à haute altitude, ne les gravit pas d’une traite, en une seule fois. Il monte par paliers, s’arrêtant à telle altitude, continuant pour se reposer plus tard à une autre altitude, laissant du temps à son corps pour s’habituer au manque d’oxygène. Camp de base, camp 1, camp 2 et camp 3 constituent ainsi des étapes nécessaires avant l’ascension finale du sommet. De même qu’un alpiniste, l’homme atteint d’éjaculation rapide devrait utiliser les préliminaires comme moyen d’acclimatation avant la pénétration.

Yves Dufour, sexologue et psychologue

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